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14 février 2017
Les députés européens placent les gouvernements locaux et régionaux au premier plan de la future politique de développement de l'UE
La politique de développement de l'UE a besoin d'une nouvelle impulsion pour faire face aux défis liés au changement climatique, à la migration et à la sécurité, et cela ne se fera pas sans un rôle actif des gouvernements locaux et régionaux, ont déclaré les députés dans une résolution adoptée aujourd'hui (14 février) en plénière.
La résolution, approuvée par 539 voix contre 71, avec 83 abstentions, est la base des négociations avec le Conseil et la Commission pour la révision du Consensus européen sur le développement, une déclaration commune établissant les valeurs, principes et objectifs communs de l'UE pour l'éradication pauvreté dans le monde.
La nécessité d'une plus grande reconnaissance des gouvernements locaux et régionaux, des organisations non gouvernementales et des parlements nationaux, ainsi que la nécessité d'améliorer l'efficacité, la transparence et la responsabilité sont parmi les demandes des députés européens.
Le rapport fait la promotion de certains des messages clés que PLATFORMA a avancés, tels que la nécessité d'autonomiser les gouvernements locaux et régionaux par le renforcement des capacités et la décentralisation administrative et fiscale ; la reconnaissance du rôle décisif de la coopération décentralisée entre les gouvernements locaux européens et les pays partenaires ; et un accent sur les défis du développement urbain durable.
Tout au long du processus législatif, PLATFORMA a défendu des enjeux clés, adoptés avec succès par les députés européens. Dans sa contribution à la Consultation publique de la Commission européenne sur l'avenir de la politique de développement de l'UE, PLATFORMA a appelé à l'intégration de la perspective locale dans tous les secteurs et niveaux de gouvernement (territorial, national et régional/mondial) et à une approche globale de la cohérence des politiques pour le développement durable (PCSD). Il a ensuite publié Cinq recommandations visant à renforcer la dimension locale dans le Consensus révisé de l'UE sur le développement.
Un changement de paradigme
Lors d'un débat à Strasbourg le lundi 13 février, le co-rapporteur Bogdan Wenta (PPE, Pologne) a insisté sur la cohérence entre les politiques internes et externes de l'UE dans le rapport. Il a souligné que la gouvernance joue un rôle crucial dans les politiques de développement et a souligné la nécessité « d'associer toutes les parties intéressées ».
Le corapporteur Norbert Neuser (S&D, Allemagne) a insisté sur le fait que la politique de développement de l'UE et la participation des ONG devenaient centrales en raison de la crise des réfugiés. Pour lui, le Consensus européen pour le développement doit devenir « un manifeste avec des objectifs clairs et des besoins à mettre en œuvre ». Il a exprimé l'espoir que le nouveau texte sera adopté par la présidence maltaise du Conseil avant les prochaines Journées européennes du développement (EDD, 7-8 juin).
Une idée largement soutenue par le commissaire européen chargé de la coopération internationale et du développement, Neven Mimica, enthousiaste à l'idée de signer le texte final lors de l'événement de la Commission européenne et de le présenter au niveau international au Forum de haut niveau pour le développement durable en juillet. Il a clairement indiqué que ce nouveau Consensus européen sur le développement représenterait « un changement de paradigme dans la coopération au développement dans le cadre de l'Agenda pour le développement durable de 2030 ». « Le leadership mondial de l'Union européenne en matière de développement est aujourd'hui plus que jamais nécessaire, comme le souligne la stratégie globale de l'UE », a-t-il ajouté.
Les députés demandent également une meilleure coordination et un meilleur ciblage de la politique de développement et insistent sur le fait que l'aide doit être utilisée pour éradiquer la pauvreté et non pour stopper les réfugiés.
Le contexte
La réforme de la politique actuelle de l'UE en matière de développement est liée aux nouveaux défis mondiaux et à l'adoption de l'Agenda pour le développement durable de 2030 lors du Sommet des Nations Unies en septembre 2015.
Le Consensus actuel date de 2005. Alors que le nombre de personnes vivant dans la pauvreté absolue a diminué de 600 millions depuis 1990, moins de progrès ont été réalisés dans d'autres domaines, comme la réduction du nombre de décès de mères et de bébés pendant l'accouchement et l'accès à l'eau potable.
Plus de la moitié de l'aide au développement provient de l'UE et de ses membres, ce qui les place collectivement au premier rang des bailleurs de fonds.
