Lettre d'information – n°21 – mai 2013

Initiative à suivre

Migration-développement-intégration ont été au centre de deux journées de réflexion organisées par EU NOMAD et qui ont attiré des chercheurs, des membres de la société civile, des élus locaux/régionaux et des représentants des institutions de l’Union européenne.

En dépit de politiques de mobilité très restrictives et fortement contraignantes pour les 2/3 des habitants de la planète, on estime à 240 millions le nombre de migrants internationaux (contrairement à certaines idées reçues les flux vers le Sud sont presqu’aussi importants que les flux vers le Nord). Aux portes même de l’Europe on retrouve des situations qui témoignent d’une véritable régression ; cette régression peut-être expliquée par l’absence de gouvernance mondiale sur les politiques de migration qui sont définies uniquement par les pays d’immigration.

Il semble essentiel d’évoluer vers une vision plus positive de la migration et de mettre l’accent sur la mobilité en tant que facteur de développement humain et à ce titre de l’envisager comme un bien public mondial et non plus sous le prisme des politiques de sécurité.

La relation migration-développement d’un Etat est question plus complexe mais qui reste centrale, notamment au vue des quelques 400 milliards de dollars que font parvenir les migrants à leurs pays d’origine chaque année (à titre de comparaison en 2012, les apports nets d'aide publique au développement versés par les membres du Comité d'aide au développement de l'OCDE se sont chiffrés à 125.6 milliards de dollars).

PLATFORMA était représenté à cet événement par Yacine Diakité, maire adjointe de la ville d’Aubervilliers (France) à la vie associative et à la démocratie participative et par Juan Jose Ortiz Quevedo, maire adjoint de la ville de Cadix (Espagne).

Madame Diakité a rappelé le rôle des migrants et des associations de migrants dans l’identification et la mise en place des coopérations décentralisées ainsi que leur expertise des problèmes dans les pays d’origine (connaissance du terrain et des acteurs) qui aide ces partenariats à se structurer autour de projets concrets et à être plus efficaces.

M. Ortiz Quevedo a quant à lui présenté l’expérience de la ville de Cadix qui travaille avec des associations de migrants dans la mise en place de projet de solidarité et de co-développement.

A l’issue du séminaire EU NOMADD a dégagé quelques pistes de réflexions et fait ressortir des recommandations autour de quatre axes principaux ; i. la diversité, les relations interculturelles et la participation citoyenne en tant que leviers au service du développement des territoires, ii. le soutien à la gestion des capacités des autorités locales/régionales et des organisations de la société civile dans le secteur de la migration-développement-intégration, iii. la concertation entre le secteur associatif et les décideurs locaux/régionaux dans la planification des projets de coopération décentralisée  et iv. la valorisation des pratiques et échanges de mise en réseau.

Vous pouvez vous procurer les recommandations auprès de Laurence Dufay et des informations complémentaires sur le réseau EU NOMAD sur www.eunomad.org.